Cela faisait des kilomètres et des kilomètres, des jours et des jours que vous aviez quitté votre royaume. Parti à cheval afin d'arriver dans le village déchu, mais n'évaluant pas bien la distance qu'il vous fallait parcourir, vous n'aviez malheureusement pas pris assez de vivres pour tout le voyage.
Partez tout droit... et vous y serez!
Telles étaient les paroles d'un pauvre plouk isolé que vous aviez croisé sur le chemin. Ne connaissant pas bien la route, vous aviez décidé de suivre son conseil et lui faire confiance, inconscient de toutes les mésaventures que cela allait impliquer. Inconscient, car la traversée d'un désert n'avait certainement pas été prévue par votre petite cervelle, tout droit sortie des chateau et des courtisans.
Malgrès tout, vous décidiez de continuer, car la motivation d'entrer au sein de cette guilde dont l'idéologie vous intriguait, vous avait même poussé à partir tout seul. Tout seul? Oui, c'est ainsi que le messager avait répondu lorsque vous aviez mandé des informations à un des seigneurs important de cette guilde.
Deux jours et nuits à galoper en plein désert, et votre cheval commençait à dépérir. Les maigres rations que vous aviez emportées vous obligèrent à vous rationner; le voyage risquait d'être long, ce que aviez compris depuis peu. Alors que vous abandonniez votre cheval, incapable d'avancer davantage, le désespoir commença à vous envahir. Vous affalant au sol, tel un homme perdu, vous voyiez déjà la faucheuse venir vous chercher. Malgrès tout, et dans un élan de volonté, vos jambes vous soulevèrent à nouveau, et l'espoir et le courage vous sauva d'une mort certaine. Trois jours passèrent, et enfin, la verdure commençait à apparaître à travers le sable brulant. Ne sachant pas si la fin du périple s'annonçait enfin, vous tombiez de toute façon à la renverse, à bout de force.
[...]
Hé oh... hé oh...
Sentant un tissus humide sur votre visage, vos yeux s'ouvraient alors, laissant apparaître la somptueuse face et les manières d'un elfe sur un fond de verdure. Content de lui, ce dernier souriait, et vous-même n'arriviez pas à croire que vous étiez encore en vie. Ce dernier vous tendait une sorte de pâte qu'il vous était impossible de refuser d'avaler, étant donné la souffrance que vous infligeait votre estomac. Ne disant rien et reprenant petit à petit quelques forces, vous le regardiez commencer à ranger ses affaires puis vous regarder enfin.
Je suis Séraf, membre du conseil des déchus, que fait un étranger au bord de la mort dans cette contrée hostile?
C'est ainsi que la joie amplit votre coeur, alors que vous saviez que vous arriveriez sain et sauf à destination. La bonté de cet être vous avait étonné; comment pouvait-on voyager dans une telle région et porter aide au moindre étranger que l'on croisait? Quoiqu'il en soit, il vous avait secouru, même sauvé, et vous lui en étiez reconnaissant.
Le voyage dura encore une semaine. Vous aviez eu le temps de sympatiser avec le seigneur Séraf, même à trouver en lui un ami. Depuis votre réveil, après votre chute, la région était devenue toute aussi hostile, mais c'était maintenant le vent qui devenait de plus en plus glacial. Votre compagnon semblait ne pas souffrir de ce froid intenable, mais vos oreilles, pieds, jambes et mains n'en disaient pas autant. Aussi, à la vue du village enfin attendu, un important soulagement parcourrait enfin tout votre corps gelé. Vous arriviez près d'une Auberge, enfin un lieu dans lequel vous pourriez vous réchauffer un minimum et raprendre des forces.
Vous devriez entrer là dedans vous réchauffer, peut-être y trouverez-vous votre recruteur... annonça Séraf Excusez-moi, mais j'ai à faire, nous nous reverrons surement demain!
Sur ce, l'elfe disparu dans le froid, et il ne vous restait plus qu'à entrer vous réchauffer, et vous reposer...
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